Le Bashania fargesii est un authentique bambou des montagnes, puissant, très droit et parfaitement aguerri aux conditions extrêmes et au climat rigoureux des zones d’altitude. De taille moyenne, il se distingue par ses chaumes rectilignes d’aspect insolite : couverts de gaines brunes et velues, ils naissent vert foncé puis virent rapidement au gris-argenté, un coloris splendide, un tantinet fantomatique dans la brume, mais sublimé par le givre et le ruissèlement de la pluie. Son feuillage, bien fourni en toutes saisons, d’un vert brillant, retombe en généreuses cascades. Ses rhizomes vagabonds se révèlent d’une redoutable efficacité pour couvrir de vastes étendues. Invitez-le dans un jardin naturel, tant que vous lui laisserez de la place pour s’exprimer, il restera beau !
Le Bashania fargesii (Syn. Arundaria fargesii, Pleioblastus angustifolia) est aussi appelé Bambou de Farges ou encore bambou argenté en raison de la couleur très particulière de ses cannes. Il appartient à la famille des poacées ou graminées. Il s’agit d’une espèce botanique à développement moyen, au port dressé, dense, formant un grand bouquet ouvert. Il possède des rhizomes traçants de type leptomorphes, c’est à dire semblables à ses tiges mais munis de racines. Ces rhizomes colonisent l’espace en surface, mais ils sont aussi capables de s’enfoncer très profondément, en particulier dans les sols sableux ou caillouteux et, ainsi, de mieux résister à la sécheresse. Il est originaire des provinces chinoises de Shaanxi, Hubei et Gansu, jusqu’aux limites nord-est du Sichuan. Dans la nature, ce bambou pousse jusqu’à 2500m d’altitude. Les jeunes cannes appelées turions, couvertes d’une forte pilosité brune, sortent de terre en masse en avril-mai. Mesurant 2 à 5 cm de diamètre, elles s’allongent très rapidement et s’élèvent en moyenne jusqu’à 3 m 50 du sol (parfois plus de 4 m en conditions favorables). Son feuillage très persistant est composé de feuilles mesurant jusqu’à 15 cm de long par 2.5 cm de large, elles sont d’un beau vert brillant.
Robuste à l’extrême, parfaitement rustique et prolifique, ce bambou réussit presque partout, au soleil comme à l’ombre, des régions les plus sèches jusqu’aux sous-bois humides, même dans les sols pauvres et très acides, jusqu’à en devenir envahissant. Il est indispensable pour installer une ambiance exotique dans un jardin de montagne. Pour contenir son développement, nous vous conseillons de lui abandonner un grand talus ingrat ou d’utiliser des barrières anti-rhizomes. Il est parfaitement adapté aux grands jardins zen, sauvages, exotiques ou d’allure contemporaine. Il s’agit d’une bonne plante pour coloniser des vastes étendues, stabiliser les berges ou créer de grandes haies brise-vent. Ses chaumes d’argent et le revers pâle de ses feuilles éclairent magnifiquement les endroits peu lumineux. Une telle haie peut accueillir à son pied des buis panachés ou non taillés en boule, des Pinus mugo nains, des fusains et des genévriers rampants qui mettront en valeur son port altier. Après une dizaine d’années en place, il est possible de récolter des cannes dont on fera des tuteurs, ou tailler dans sa masse pour y dessiner des chemins mystérieux, y créer des labyrinthes. En revanche, il est trop exubérant pour être cultivé dans un petit jardin ou dans un pot qu’il aurait vite fait de faire éclater !
Avec leur feuillage graphique et persistant, bruissant au moindre souffle de vent, leurs cannes ou chaumes colorés robustes et rectilignes, les bambous structurent le jardin même en hiver, en y apportant une note extrêmement exotique, zen ou contemporaine toute l’année.
Du bambou en pot au bambou géant, en passant par le bambou nain, le terme bambou, s’il évoque aux amateurs de cuisine asiatique un restaurant à Paris, regroupe une immense diversité de genres, d’espèces plus ou moins envahissantes et de variétés de plantes. Oubliez le « Lucky Bambou » ou « bambou de la chance » (Dracaena sanderiana) des fleuristes et le Bambou sacré (Nandina domestica) : malgré leur nom commun, ils n’ont rien à voir avec le genre !

Qu’ils soient bambous traçants comme les Phyllostachys, peu traçants ou non traçants (cespiteux) comme les Fargesia, tous composent des scènes hautement exotiques.
Au jardin ils s’installent vite, dotés d’une croissance fulgurante ils forment rapidement de belles haies brise-vue ou brise-vent, des écrans végétaux anti-bruit, des forêts dépaysantes, des massifs légers mais structurants ou des couvre-sols foisonnants. Les bambous nains font également merveille en haie basse, en couvre-sol ou cultivés en pot sur une terrasse ou un balcon. En prime les bambous secs serviront de tuteurs à vos clématites ou dahlias.
Ils se plaisent au soleil non brûlant, comme à l’ombre, en tout sol restant frais.
Ne vous fiez pas à leur allure de plante tropicale : s’il y a quelques espèces frileuses (-10°C), la plupart des bambous se montrent capables de résister à des gelées parfois jusqu’à -25°C et s’acclimatent dans toutes les régions.
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