Beaucarnea Recurvata – Arbre Bouteille Ou Pied D’éléphant

Le Beaucarnea recurvata fait partie de ces plantes reconnaissables au premier coup d’œil. Avec son tronc renflé à la base, qui lui vaut son surnom d’arbre-bouteille, et sa couronne de longues feuilles étroites retombantes, c’est l’un des végétaux les plus graphiques qui soit. Encore faut-il être patient, car sa croissance est vraiment lente, mais quel spectacle quand la première floraison apparait. Un bouquet vaporeux de petites fleurs blanches s’élève alors au-dessus du feuillage, évoluant ensuite en fruits rosés tout autant esthétiques. Si sa faible rusticité et son aversion envers les pluies hivernales limite sa plantation en pleine terre aux jardins de la Côte d’Azur, il se comporte extrêmement bien en pot, permettant ainsi d’en profiter partout en France, en l’abritant à l’intérieur lorsque le froid arrive. Il peut d’ailleurs être cultivé durablement dans la maison.

Le Beaucarna recurvata (synonyme Nolina recurvata) appartient à la famille des Ruscacées, qui tire son nom du Ruscus (Fragon petit Houx), et dont les membres les plus connus sont probablement le Muguet, le Dracaena et le populaire Sansevieria (« langue de belle-mère »). Le genre Beaucarnea compte 9 espèces, la plus répandue étant le B. recurvata, originaire du Mexique. Il y pousse dans des étendues pierreuses, sèches et en forêts, formant des arbres jusqu’à 9 m de hauteur, surplombés d’une touffe de longues feuilles (1 à 2 m) très étroites (2 cm). Leur tronc renflé est une adaptation à la sécheresse en climats semi-arides. Ce sont des plantes à caudex, et plus précisément, des espèces pachycaules, au tronc en « pied d’éléphant ».

Sous nos climats, cet arbre-bouteille ne peut vraiment prospérer que sur la Côte d’Azur, en zones protégées du gel. Un sujet adulte peut résister à -5°C dans de bonnes conditions, c’est-à-dire en sol bien drainé pour éviter tout excès d’eau, car le Beaucarnea déteste l’humidité hivernale. C’est pourquoi les hivers secs de la côte méditerranéenne lui conviennent bien. Le jardin exotique de Monaco en abrite un exemplaire magnifique, à plusieurs troncs et à la base très élargie, qui fleurit en abondance en été, et donne en septembre un nuage de petits fruits roses.
Avant d’obtenir un tel sujet, il faudra être très patient, car le Beaucarnea pousse vraiment très lentement ! Il faudra attendre que le tronc atteigne 1 m de hauteur (soit plus de 10 ans de culture) pour enfin profiter de la floraison. Celle-ci se développe sous la forme de longues panicules (jusqu’à 1 m de long chez les sujets âgés) de petites fleurs blanches (1,5 cm de diamètre) à 6 pétales. Dominant la plante, ces inflorescences forment une masse vaporeuse au-dessus de la végétation. Les fruits qui leur succèdent mesurent environ 1 cm de diamètre et ont une jolie couleur rose.
Heureusement, même sans floraison, la plante est particulièrement décorative, surtout lorsque la base commence à se renfler et que l’écorce grise craquelée imite la peau d’éléphant. Les feuilles vert foncé très longues ont tendance à vriller et retombent avec grâce de part et d’autre du tronc. Très étroites (2 cm environ), leur bordure se révèle facilement coupante pour les mains, attention donc à mettre des gants ! Persistantes, elles donnent un aspect pleureur réellement esthétique au Beaucarnea. Il pousse en sol bien drainé, léger, au pH légèrement acide à neutre, en plein soleil, tolérant éventuellement une ombre légère. 

Plante graphique par excellence, le Beaucarnea n’a pas son pareil pour créer une ambiance exotique et sera parfaitement à sa place dans un jardin contemporain, faisant la part belle aux formes plus qu’aux couleurs. Splendide plante d’appartement, il pourra aussi être sorti pendant la belle saison sur un balcon ou une terrasse. Pour créer une ambiance, vous pourrez l’associer à d’autres plantes frileuses aux formes très typées, comme le superbe Phoenix roebelinii, un palmier nain aux feuilles finement palmées très décoratives en toutes saisons. Le sculptural Cycas revoluta, ou Sagou du Japon, aux faux airs de palmier avec ses feuilles géométriques coriaces en large bouquet, sera aussi un bon compagnon, de même qu’un Aeonium en arbre tel que Garnet, aux rosettes de feuilles succulentes rouge pourpre parfaitement agencées.