Le Quercus x turneri var.pseudoturneri est une variété du chêne de Turner dont le feuillage persiste en hiver. Cet hybride entre le chêne vert et le chêne pédonculé allie le feuillage du second, large et lobé au fini brillant du premier. Son développement modéré, facilement contenu par la taille, tout comme sa croissance lente permettent de l’adopter dans un petit jardin. L’autre atout de ce chêne buissonnant est sa floraison printanière, sous forme de chatons presque blancs bien mis en valeur par le feuillage sombre. Il s’agit d’une plante solide, rustique et facile à cultiver en sol ordinaire, profond, même calcaire.
Le chêne de Turner appartient à la famille des fagacées. Il a été découvert en en Angleterre, dans la pépinière de M. Turner avant 1783. La variété pseudoturneri (aujourd’hui rebaptisé ‘Spencer Turner’) est apparu aux alentours de 1880 dans cette même pépinière. Cet arbre aux dimensions raisonnables cumule les qualités de ses deux parents. La croissance de ce chêne est lente ; il atteindra sa maturité vers 30 ans, formant selon la taille pratiquée un petit arbre haut de 9 m et large de 6m, ou un gros buisson ne dépassant pas 5m en tous sens. Son port, plutôt dressé durant sa jeunesse, devient conique arrondi au fil des ans. Son tronc très court porte une grande couronne ovale et touffue. Chez ce chêne, les jeunes rameaux sont de couleur jaune pâle et couverts de duvet feutré. L’écorce plus âgée est de couleur brun-gris, d’aspect cannelé. Les feuilles persistantes tombent lorsqu’apparaissent les jeunes feuilles au printemps. Elles ressemblent par leur forme à celles de Quercus robur, longues de 5 à 13 cm et larges de 2,5 à 4 cm, elles sont découpées en 4 à 8 paires de lobes peu profonds ou de dents. Le limbe est de couleur vert foncé, luisant sur le dessus, tandis que le revers est plus gris et pubescent, comme chez Quercus ilex. La floraison, lumineuse et abondante, a lieu en mai, sur des individus âgés de 10 ans au minimum. Comme chez le chêne vert, cette floraison éclaire véritablement l’arbre au printemps. Après pollinisation par le vent se forment à la place des chatons femelles, des glands ovoïdes, de 1,5 à 2 cm de long. Chaque pédoncule tomenteux rassemble 1 à 8 fruits enserrés dans une cupule. Ils seront mâtures au bout de un an. Le système racinaire de ce chêne est profond et puissant, de type pivotant, assurant ainsi une accroche solide et durable dans les sols profonds qu’il apprécie.
Quercus x turneri var.pseudoturneri s’adapte à la plupart de nos régions, pour peu qu’on l’installe dans un sol suffisamment profond. Résistant au froid, peu exigeant en matière de sol et d’arrosage, supportant parfaitement la taille, il permet de faire entrer l’esprit de la forêt dans un jardin, même lorsque l’espace est compté. On le plantera de façon isolée ou en alignement, en bosquet, ou encore dans une haie persistante en compagnie d’Elaeagnus ebbingei, de laurier-tin ou de Photinia. Pour accompagner son beau feuillage sombre, on pourra aussi choisir parmi de nombreux arbustes à fleurs printanières comme les cerisiers et abricotiers du Japon, les pommiers d’ornement, pêchers à fleurs et bien d’autres encore.
Les forêts de chênes mêlés aux hêtres tendent à occuper tous les milieux des régions tempérées lorsque l’homme n’intervient pas. On parle de climax qui désigne un état d’équilibre entre le sol et la végétation. Ainsi une clairière, une zone incendiée tend à devenir une forêt de chênes après différentes étapes de recolonisation du milieu. Le chêne possède une aura qui peut-être vient de cet état de fait mais aussi de sa longévité légendaire, de sa prestance. Il symbolise la force, la sagesse, la majesté, la durée, faisait l’objet de cultes païens, Saint Louis rendait la justice sous un chêne séculaire…
Les glands, fruits du chêne
Le genre Quercus, qui est le nom scientifique du chêne, comprend plus de 400 espèces qui comme le hêtre et le châtaignier appartiennent à la famille des Fagacées. Il s’agit d’arbres ou d’arbustes très polymorphes à feuilles caduques ou persistantes, de formes et dimensions très variables. Le chêne kermès (Quercus coccifera) de 1 m environ présente des feuilles piquantes et coriaces de moins de 1 cm de long tandis que Q. dentata livre des feuilles lobées dépassant parfois 30 cm de longueur.
Le chêne, si fréquent dans nos forêts, est finalement assez peu employé dans les aménagements de parcs et jardins compte tenu de l’extraordinaire diversité qui existe au sein du genre. Leur grande taille peu adaptée aux jardins urbains, leur croissance relativement lente, leur floraison discrète et surtout la méconnaissance de leur diversité participent sans doute au peu d’intérêt qu’on leur accorde. Les glands des chênes constituaient l’alimentation de base de nombreuses peuplades qui vivaient essentiellement de cueillette aussi bien en Europe qu’en Amérique et même en France lors des périodes de disette. Le « racahout des arabes » est une poudre pour enfants commercialisée en France jusqu’au début du XXe siècle.

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