Le Quercus suber, plus connu sous le nom de chêne liège, est un arbre persistant des forêts et des maquis méditerranéens strictement inféodé aux sols non calcaires, contrairement au chêne vert, un autre chêne méridional beaucoup plus tolérant. Cet arbre de stature moyenne est cultivé depuis fort longtemps pour son écorce épaisse, isolante, ignifuge et spongieuse appelée liège. Son petit feuillage vert sombre et piquant, qui rappelle celui du houx, est un bel ornement pour cet arbre au houppier arrondi et à l’allure pittoresque qui ne manque pas de charme.
Le Quercus suber domine le maquis Corse, souvent mélangé au chêne vert. Originaire de Méditerranée occidentale, il est répandu au Portugal, en Espagne, en Sicile, en Sardaigne et en Italie, le long de la côte thyrénienne. En France, en dehors de la Corse, on le trouve à faible altitude dans le Var, un peu dans les Alpes Maritimes, les Pyrénéres Orientales et dans les Landes, toujours sur sol pauvre, sableux ou schisteux. Il appartient à la famille des fagacées comme tous les chênes. A maturité, l’arbre atteindra en moyenne 11 à 12 m en tous sens. Sa croissance est lente durant les premières années, moyennement rapide par la suite, la plante favorisant le développement de sa longue racine pivotante avant de s’élancer au-dessus du sol. Il bénéficie d’une bonne longévité, de l’ordre de 300 à 400 ans, en particulier lorsqu’il n’est pas exploité pour son écorce. Son port est trapu, composé d’un tronc assez court et très large portant des branches charpentières peu nombreuses et étalées qui soutiennent une couronne peu dense, arrondie et étalée.
L’écorce de cet arbre est épaisse, crevassée et boursouflée, de couleur gris terne à noirâtre, imperméable à l’eau et résistante au feu. Cette écorce, produite spontanément, n’est pas celle que l’on utilise pour fabriquer les bouchons mais elle sert à la fabrication d’isolants. Elle sera enlevée sur les sujets destinés à la production, afin d’entraîner la formation d’une autre écorce aux propriétés encore plus remarquable, appelée liège. Sur les arbres cultivés, on peut observer les troncs dénudés, lisses et de couleur brique à rougeâtre. Les jeunes rameaux sont pubescents, avant de devenir lisses et gris. Les feuilles, persistantes, disposées de façon alterne, mesurent de 3 à 5 cm de long. Elles sont coriaces, courtement pétiolées, bordées de dents épineuses. Le limbe est bombé, brillant, de couleur vert foncé un peu glauque. Le revers des feuilles est plus clair. La durée de vie de chaque feuille est de 2 à 3 ans, elle tombera au printemps lors du débourrement des nouvelles feuilles. La floraison a lieu en avril-mai. Les fleurs mâles sont réunis en chatons jaunâtres pendants, tandis que les fleurs femelles, toutes petites, sont généralement par paires. Après pollinisation par le vent se forment des glands allongés, longs de 2 à 3 cm, insérés dans une cupule écailleuse et tomenteuse. De couleur rouge brique, ils sont mûrs en deux ans.
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D’une grande sobriété, le chêne liège adorateur de soleil est capable de résister à la sécheresse et aux incendies de forêt. Il redoute les fortes gelées et les sols calcaires, lourds et compacts. Si votre sol et votre climat le permettent, planter cet arbre vous permettra de recomposer un fragment de maquis dans votre jardin en modelant un taillis jardiné autour de son tronc. Plantez-le en sujet isolé ou en bosquet, en associant des vivaces, des arbustes et des arbres méridionaux (lavandes, Salvia, Ballota, Ciste ladanifer très odorant, Teucrium, Phlomis, Erica arborea, lentisque et Arbustus unedo).
Propriétés:
Le bois, calciné dans des poteries couvertes, se consumait en produisant une cendre poudreuse et très noire utilisée comme pigment. On l’appelait le « noir d’Espagne’. Le bois du chêne liège, très dur et très dense, est un excellent combustible pour le chauffage. Il est également apprécié pour la construction de charpentes et en menuiserie.
Les forêts de chênes mêlés aux hêtres tendent à occuper tous les milieux des régions tempérées lorsque l’homme n’intervient pas. On parle de climax qui désigne un état d’équilibre entre le sol et la végétation. Ainsi une clairière, une zone incendiée tend à devenir une forêt de chênes après différentes étapes de recolonisation du milieu. Le chêne possède une aura qui peut-être vient de cet état de fait mais aussi de sa longévité légendaire, de sa prestance. Il symbolise la force, la sagesse, la majesté, la durée, faisait l’objet de cultes païens, Saint Louis rendait la justice sous un chêne séculaire…
Les glands, fruits du chêne
Le genre Quercus, qui est le nom scientifique du chêne, comprend plus de 400 espèces qui comme le hêtre et le châtaignier appartiennent à la famille des Fagacées. Il s’agit d’arbres ou d’arbustes très polymorphes à feuilles caduques ou persistantes, de formes et dimensions très variables. Le chêne kermès (Quercus coccifera) de 1 m environ présente des feuilles piquantes et coriaces de moins de 1 cm de long tandis que Q. dentata livre des feuilles lobées dépassant parfois 30 cm de longueur.
Le chêne, si fréquent dans nos forêts, est finalement assez peu employé dans les aménagements de parcs et jardins compte tenu de l’extraordinaire diversité qui existe au sein du genre. Leur grande taille peu adaptée aux jardins urbains, leur croissance relativement lente, leur floraison discrète et surtout la méconnaissance de leur diversité participent sans doute au peu d’intérêt qu’on leur accorde. Les glands des chênes constituaient l’alimentation de base de nombreuses peuplades qui vivaient essentiellement de cueillette aussi bien en Europe qu’en Amérique et même en France lors des périodes de disette. Le « racahout des arabes » est une poudre pour enfants commercialisée en France jusqu’au début du XXe siècle.

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