Le Quercus robur Fastigiata est une belle forme du Chêne pédonculé à port colonnaire qui devrait permettre à ce majestueux hôte de nos forêts d’entrer plus facilement dans un jardin. Formant une couronne touffue mais plus ou moins régulière et étroite selon les sujets, la silhouette de cet arbre s’élargit quelque peu avec le temps, sans pour autant perdre de sa superbe. A l’automne, son feuillage vire au jaune-brun, et ses feuilles brunies restent accrochées sur l’arbre une partie de l’hiver. Il sera superbe en isolé, en massif, en alignement ou en haie pour constituer un écran brise-vent. Parfaitement adapté à nos climats moyens, le chêne pédonculé demande pour s’épanouir de la lumière, un sol profond légèrement calcaire, fertile et frais.
Le chêne pédonculé, qui porte aussi selon les régions les noms de chêne rouvre, chêne anglais, chêne mâle ou encore gravelin, appartient à la famille des fagacées. Il est originaire d’une grande partie d’Europe tempérée. Cet arbre vénérable apprécie les climats de type sub-océanique à océaniques, ou continentaux sans excès et relativement humides. Il est très répandu dans nos plaines et nos collines à faible altitude, mais rare dans les Alpes du Sud et en région méditerranéenne, trop sèche et trop chaude. En milieu naturel, il peut atteindre 50 m de hauteur pour 25 à 30m d’envergure, tandis que son tronc peut mesurer jusqu’à 2 m de diamètre. Doté d’une longévité assez exceptionnelle, ce chêne peut vivre jusqu’à 2000 ans selon certaines estimations.
Le cultivar ‘Fastigiata’ (synonyme ‘Pyramidalis’) a été sélectionné en Allemagne en 1874. Cet arbre atteindra à maturité environ 17.50m de hauteur pour 3-4m d’étalement. La croissance de ce chêne est moyennement rapide. Son port est fastigié, bien ramifié, soutenu par de robustes branches plutôt dressées vers le ciel. Le tronc, court, est couvert d’une écorce d’abord verte et lisse, puis devient grise, épaisse et profondément crevassée. Ses jeunes rameaux sont glabres, de couleur brun-rouge. Le feuillage de cette variété est composé de feuilles alternes, molles, d’aspect variable, de forme obovale à ovale allongée, un peu plus grandes que celles de l’espèce sauvage. La couleur du limbe est un vert foncé en été, les feuilles deviennent jaunes puis brunes, assez tardivement en automne, et restent accrochées sur les rameaux quelques semaines avant de tomber. La floraison de ce chêne Fastigiata a lieu en avril-mai, peu après l’apparition du feuillage, sur les pousses annuelles. Les fleurs femelles sont placées dans une cupule portée par un long pédoncule: cette caractéristique distinctive est à l’origine du nom d’espèce, pédonculé. Les inflorescences mâles sont des châtons allongés, pendants, teintés de jaune. Elles sont produites sur les rameaux âgés. Les fleurs femelles laissent place à des glands de forme ovoïde et allongée, longs de 1.5 à 3 cm. Ils sont souvent groupés par 2 ou 3 et attachés sur un long pédoncule. Une cupule couverte d’écaille recouvre le tiers du gland. La couleur évolue du vert au brun à maturité, en septembre et en octobre. Le système racinaire de cet arbre est profond et puissant, de type à la fois pivotant et très étalé assurant ainsi une accroche solide et durable dans les sols profonds et compacts.
Le chêne Fastigiata, au port un peu imprévisible, est un peu moins adapté à nos jardins que son clone Fastigiata Koster, plus étroit, plus régulier et un peu moins haut. Néanmoins, il s’agit d’un très bel arbre d’ornement si l’on dispose d’un espace suffisant. On le plantera de façon isolée à la limite d’un grand jardin ouvert sur la campagne, en alignement le long d’une large et grande allée, ou encore dans un grand bosquet avec d’autres essences indigènes. Cet arbre offre également l’avantage de produire un abondant terreau, favorable à la croissance de certaines plantes qui germent sous son couvert. Ce chêne peut également trouver sa place dans un grand rideau végétal, associé à des charmes, des hêtres ou encore des noisetiers par exemple. Ses fruits nourrissent de petits animaux comme les écureuils et les geais.
Les forêts de chênes mêlés aux hêtres tendent à occuper tous les milieux des régions tempérées lorsque l’homme n’intervient pas. On parle de climax qui désigne un état d’équilibre entre le sol et la végétation. Ainsi une clairière, une zone incendiée tend à devenir une forêt de chênes après différentes étapes de recolonisation du milieu. Le chêne possède une aura qui peut-être vient de cet état de fait mais aussi de sa longévité légendaire, de sa prestance. Il symbolise la force, la sagesse, la majesté, la durée, faisait l’objet de cultes païens, Saint Louis rendait la justice sous un chêne séculaire…
Les glands, fruits du chêne
Le genre Quercus, qui est le nom scientifique du chêne, comprend plus de 400 espèces qui comme le hêtre et le châtaignier appartiennent à la famille des Fagacées. Il s’agit d’arbres ou d’arbustes très polymorphes à feuilles caduques ou persistantes, de formes et dimensions très variables. Le chêne kermès (Quercus coccifera) de 1 m environ présente des feuilles piquantes et coriaces de moins de 1 cm de long tandis que Q. dentata livre des feuilles lobées dépassant parfois 30 cm de longueur.
Le chêne, si fréquent dans nos forêts, est finalement assez peu employé dans les aménagements de parcs et jardins compte tenu de l’extraordinaire diversité qui existe au sein du genre. Leur grande taille peu adaptée aux jardins urbains, leur croissance relativement lente, leur floraison discrète et surtout la méconnaissance de leur diversité participent sans doute au peu d’intérêt qu’on leur accorde. Les glands des chênes constituaient l’alimentation de base de nombreuses peuplades qui vivaient essentiellement de cueillette aussi bien en Europe qu’en Amérique et même en France lors des périodes de disette. Le « racahout des arabes » est une poudre pour enfants commercialisée en France jusqu’au début du XXe siècle.

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