L’Edgeworthia chrysantha ‘Grandiflora’ est une variété de buisson à papier aux inflorescences hivernales plus grosses et plus abondantes que l’espèce-type. Cet arbuste caduc développe une belle charpente buissonnante puis étalé à ramifications courtes, épaisses et régulières, mise en valeur par une écorce lisse de couleur brun rouge qui devient brun gris clair avec l’âge. Sa floraison précoce apparait sur les bouts des rameaux nus en une multitude de fleurs tubulaires jaune franc au revers blanc soyeux, rassemblés en bouquets lâches, demi-sphériques, très lumineux et exhalant un parfum puissant où se mêlent des notes de jasmin et de chèvrefeuille. Moyennement rustique, sa culture est un peu délicate, préférant les climats doux et humides, les expositions lumineuses sans soleil brûlant et un sol neutre à acide, riche, drainé et frais.
L’Edgeworthia chrysantha (synonyme E. tomentosa) est un proche cousin des Daphnés, il appartient à la famille des Thymeleacées. Il s’agit de la seule espèce au jardin pour ses qualités ornementales, mais aussi pour son utilisation dans la fabrication d’un papier de luxe. Cet arbuste est originaire du centre de la Chine, où on le trouve dans les forêts, sur le bord des rivières ou sur des pentes broussailleuses, à une altitude comprise entre 300 et 1600 m. Cette plante s’est naturalisée au Japon et sur la côte sud de la Corée en raison de la culture intensive dont elle a fait l’objet. La longévité de la plante est de l’ordre de 30 et 60 ans.
Le cultivar ‘Grandiflora’ est une obtention rare dans le commerce qui présente des fleurs plus grandes, plus nombreuses, d’un jaune plus franc et au parfum plus intense que l’espèce-type. Cet arbuste au port buissonnant évasé, de croissance plutôt lente, atteindra environ 1,50 m en tous sens. Son tronc, très court, disparait au fur et à mesure que naissent les rameaux périphériques. Les branches épaisses, de couleur brun-rouge, flexibles, se ramifient très régulièrement et de façon caractéristique en trois branches secondaires. La floraison a lieu en février-mars, durant un bon mois, à l’extrémité des rameaux nus. Les boutons floraux protégés par de jolies bractées argentées sont portés par un pédoncule courbe qui se redresse le moment venu. Les boutons se déploient en ombelles hémisphériques de couleur vert pâle qui s’épanouissent du centre vers la périphérie. Les petites fleurs, au nombre de 30 à 50, mesurent environ 5 mm. Chacune est composée d’un tube soyeux blanc s’évasant en 4 lobes jaune franc, pâlissant jusqu’au blanc, de sorte que l’inflorescence semble bicolore. Très nectarifères, ces fleurs exhalent un parfum capiteux par temps calme, attirant les bourdons ou les premières abeilles. Selon les observateurs, il rappelle celui du clou de girofle, du jasmin ou du chèvrefeuille. La floraison est suivie par la formation de fruits non comestibles, des drupes munies d’un noyau.
Le feuillage caduc, d’aspect exotique, plus fourni et plus grand que chez le type, apparaît après la floraison, plutôt vers l’extrémité des branches. Il est composé de grandes feuilles alternes, lancéolées, atteignant jusqu’à 20 cm de long. Le limbe, fortement nervuré, est brillant, de couleur vert-bleuté sur le dessus, plus clair et soyeux au revers. Par temps chaud, les feuilles ont tendance à flétrir et à tomber prématurément.
L’Edgeworthia ‘Grandiflora’ est un arbuste de collection, à mettre en valeur et à installer non loin d’un passage ou d’une entrée pour profiter de son parfum. S’il n’est pas davantage planté dans nos jardins, l’arbre à papier le doit à sa rusticité assez faible, de l’ordre de -12°C en situation abritée et en sol bien drainé, la sensibilité de sa floraison aux vents secs et glacés et son aversion pour la chaleur. Tout comme les rhododendrons, il ne tolère pas la présence de calcaire et demande un sol restant frais, mais drainé. Il trouvera donc sa place tout naturellement en compagnie d’autres arbustes de terre de bruyère comme les Camellia, Pieris, Kalmia, bruyères arborescentes, et ne pourra être cultivé en pleine terre qu’en Bretagne ou en Normandie.
Aussi appelé Mistumata ou arbre à papier, l’Edgeworthia chrysantha est utilisé au Japon pour faire un papier de grande qualité à partir de ses branches : le washi. La pâte obtenue confère au papier une texture bien particulière et résiste aux agressions du temps, de l’humidité et des insectes.
Les fleurs de l’Edgeworthia grandiflora, de l’Edgeworthia chrysantha ‘Red Dragon’ ou encore de l’ Edgeworthia ‘Akabana’ sont remarquables lorsqu’elles apparaissent sur les rameaux encore dénudés.
D’une rusticité relative (-10°C -15°C), l’Edgeworthia chrysantha est plus accommodant au sud de la Loire et en climat océanique où il s’épanouira à l’ombre légère et en sol frais, acide et fertile. Une fois bien installé dans les conditions qui lui conviennent, l’Edgeworthia chrysantha demande peu d’entretien.
Sa silhouette originale forme de jolis points de vue dans les massifs, ou, en pot, sur une terrasse, pour profiter au mieux de son parfum. Découvrez ce véritable arbuste de collection qui apporte au sortir de l’hiver, une touche exotique et unique, annonciatrice du printemps à venir.

Floraison

Feuillage

Port
Port
Floraison
Feuillage
Botanique





Avis
Il n’y a pas encore d’avis.