Eucalyptus Saligna – Gommier Bleu De Sydney

Eucalyptus saligna, surnommé le gommier bleu de Sydney, est un arbre forestier de grande taille originaire principalement des zones subtropicales de la côte est australienne australien. Utilisé comme bois d’œuvre, il est apprécié à titre ornemental pour son écorce bien décorative, de couleur généralement claire, qui contraste agréablement avec le feuillage persistant vert. De croissance rapide en sol frais et bien drainé, cette espèce pousse en exposition ensoleillée dans des sols sableux, volcaniques ou modérément argileux, bien drainés. Peu rustique, gelant dès -3°C, cet Eucalyptus intéressera surtout les collectionneurs disposant de beaucoup de place, et surtout bénéficiant d’un climat très doux à tendance humide.

L’Eucalyptus saligna appartient à la grande famille des Myrtacées, comme le Callistemon (Rince-bouteille), le Feijoa ou bien sûr le Myrte. Le genre Eucalyptus compte plus de 800 espèces, pratiquement toutes originaires d’Australie, sauf quelques-unes provenant d’Asie du sud-est. E. saligna a une large aire de répartition qui couvre tout le littoral de l’Etat de Nouvelle-Galles du sud, remontant sur le sud-est du Queensland. Il s’est aussi naturalisé dans d’autres stations en Australie, ainsi que sur l’île du nord de la Nouvelle-Zélande. Il pousse essentiellement en forêts humides, cohabitant avec des fougères arborescentes et d’autres plantes subtropicales, sur des sols argileux ou limoneux, ainsi que sur des alluvions sableuses et des sols volcaniques. Il se développe dans des climats humides, avec des pluviométries allant de 900 à 1800 mm par an, avec des étés chauds et des hivers frais.
Dans ces conditions, il fait preuve d’une croissance rapide, et forme un arbre élancé pouvant atteindre 55 m de hauteur. Dans son habitat forestier, il adopte un port relativement étroit du fait de la proximité avec ses pairs, avec un tronc bien droit s’élançant vers le ciel et une ramure développée dans la moitié haute. Planté en isolé dans un parc, il se développe plus en largeur, avec des charpentières à angle plus ouvert qu’en forêt, parfois même proches de l’horizontale. Cette espèce présente la particularité, assez commune chez les Eucalyptus, de développer un lignotuber, formation souterraine riche en amidon destinée à reconstituer la partie aérienne en cas de destruction (par le feu notamment). Le tronc et les branches principales se parent d’une belle écorce lisse, de couleur variable, allant du gris-bleu à un blanc crème, occasionnellement même légèrement rosé. La base du tronc est couverte d’une écorce fibreuse, plus foncée, dans les tons gris-brun. Cette couche peut s’élever jusqu’à 4 m au-dessus du sol avant de s’exfolier en lambeaux et de laisser la place à une surface lisse. Les branches fines et jeunes rameaux sont eux habillés d’une écorce verte.
Le feuillage juvénile est constitué de feuilles vertes, lancéolées à légèrement ovales, mesurant de 4 à 12 cm de long pour 1,5 à 4 cm de large. Contrairement à beaucoup d’autres espèces chez lesquelles elles sont sessiles, elles sont ici pétiolées. Les feuilles adultes font la même largeur, mais sont plus longues, atteignant de 9 à 19 cm, avec un aspect de ce fait plus lancéolé, et même falciforme, évoquant certaines feuilles de saules, d’où le nom de l’espèce (Salix = saule). Porté par un pétiole de 1,5 à 3 cm de long, le limbe est asymétrique à sa base, un côté descendant plus bas sur le pétiole. Le feuillage adulte est également vert, légèrement brillant, et aromatique au froissement.
Les fleurs sont groupées par 7 à 11 unités en ombelles, présentant des bouquets d’étamines blanches qui forment des pompons à l’aisselle des feuilles. De petite taille, elles apparaissent de janvier à mars en Australie et entre juin et octobre dans nos climats tempérés. Elles donnent ensuite des fruits de petite taille, qui sont des capsules de moins de 1 cm de long, contenant de minuscules graines de 1 à 2 mm. On a ainsi dénombré 250000 graines au kilo en moyenne, et elles germent facilement.
Cet Eucalyptus est un géant des forêts humides australiennes. Sous les climats tempérés, sa croissance est généralement plus limitée, donnant tout de même un arbre imposant de 30 m de haut pour 15 m de large. Poussant en sol neutre à acide, il accepte les terrains moyennement argileux, limoneux et même sableux, qui lui garantissent un bon drainage. Il apprécie les situations ensoleillées et les étés chauds, mais pas la canicule ni les hivers froids, toutes conditions difficiles à réunir en France métropolitaine.

Cet arbre majestueux à l’écorce somptueuse nécessite beaucoup d’espace et surtout un climat adapté. Sa plantation ne pourra être tentée que dans quelques micro-climats en France, dans le sud-est en situation de vallon humide par exemple, ou dans l’extrême sud-ouest, en acceptant le risque de voir le gel détruire cette tentative. En cas de succès, c’est l’assurance de créer une scène exotique en diable, avec une des plus belles écorces qui soient. Plantez en sa compagnie quelques pieds de fougères arborescentes, comme la frileuse Cyathea cooperi au stipe fin et foncé et aux frondes particulièrement élégantes, ou la Dicksonia antarctica, un peu plus trapue d’aspect, mais aussi plus résistante au froid. Le Palmier de la reine (Syagrus romanzoffiana) aux faux airs de Cocotier donnera un air encore plus tropical à votre plantation.