L’Ilex paraguariensis est un houx botanique rare en culture, connu pour la tisane que l’on prépare avec ses feuilles séchées. Cette boisson, riche en caféine et autres principes, est mondialement connue sous les noms de maté, Yerba maté, ou encore Thé du Paraguay. C’est un grand arbuste ou un petit arbre persistant qui s’habille de feuilles coriaces, vert foncé. Sa floraison printanière discrète est suivie par la formation de petites baies pourpres. On récolte des feuilles entre mai et octobre, sur des sujets âgés d’au moins 4 à 5 ans et la récolte s’effectue tous les 3 ans sur un même pied.
La yerba mate (Ilex paraguariensis) appartient à la famille des Aquifoliacées, comme les autres houx. On l’appelle aussi « thé des jésuites » » ou encore » thé du Brésil ». Dans la nature, on le trouve dans les forêts de montagne, non loin des ruisseaux, à faible altitude. S’il peut atteindre 20 m de hauteur en liberté sur ses terres natales, ce houx reste beaucoup plus petit sous nos climats, en particulier s’il est taillé régulièrement ou cultivé en pot. Son port est plutôt dressé et sa croissance assez rapide. Un sujet âgé de 10 ans atteindra en moyenne 4,50 m de hauteur pour 2,50 m à 3 m d’envergure. À terme et en pleine terre, dans des conditions de culture favorables (sol riche en humus, drainé, restant humide), il atteint tout de même 8-9 m de hauteur. Sa rusticité n’excède pas -8 °C. Le feuillage, persistant en hiver, est composé de feuilles entières, de forme elliptique, coriaces, d’un vert foncé lustré, parcouru de nervures apparentes. La floraison a lieu au printemps, en mai-juin. Les fleurs sont assez insignifiantes. Elles sont blanchâtres, groupées par 4 à l’aisselle des feuilles. Les fruits non comestibles mesurent 5 à 7 mm de diamètre et sont d’un rouge pourpre à maturité.
Les houx sont à la fois des plantes adulées et des végétaux méconnus, à l’image de cette Yerba maté. Elle intéressera les amateurs qui souhaitent découvrir la plante qui se cache derrière cette boisson stimulante. On devrait pouvoir l’acclimater assez facilement sur la façade océanique de notre pays, souvent bien arrosée en été, dans un sol riche en humus et à l’abri du soleil direct. La culture dans un pot de grand volume est possible, pendant quelques années, en rempotant ou en surfaçant le substrat chaque année. Dans un jardin, il pourra tenir compagnie au Théier et aux rhododendrons qui apprécient les mêmes ambiances !
Le genre Ilex compte près de 800 espèces caduques ou persistantes, généralement originaires de l’hémisphère nord tempéré. Ces plantes, très anciennes, ont connu l’alternance des périodes glaciaires et des périodes sèches et chaudes de notre histoire climatique, ce qui fait d’elles des végétaux extrêmement adaptables et résistants. Leur bois, blanc à crème, est très pauvre en eau, même lorsqu’il est vert. Il est dense et lourd, mais tendre et facile à travailler en ébénisterie. C’est aussi un excellent combustible pour le chauffage, utilisable même vert. Enfin, son feuillage et ses baies (non comestibles) sont riches en caféine.
Le houx est en première place dans les illustrations de Noël avec ses petites baies écarlates habillées de feuilles épineuses luisantes. Mais les houx représentent une grande famille d’arbustes qui mérite une connaissance et un emploi varié au jardin. Le feuillage est d’une grande élégance, de forme simple, ovale, lancéolée ou grossièrement dentée, de taille diverse et de teintes variant du vert sombre très brillant au panaché de rose crème, en passant par des nuances gris bleuté.
Le houx européen, Ilex aquifolium, nous est le plus familier puisqu’on le trouve couramment en sous-bois mais il faut savoir qu’il existe plus de 350 espèces de houx dont la plupart proviennent d’Amérique et du Sud-est asiatique. Ce genre a fait l’objet de nombreuses sélections notamment sur la forme et la couleur du feuillage. On y trouve des arbustes à feuilles entières torsadées –Ilex aquifolium ‘Crispa’ (clône mâle)– ou juste crénelées –Ilex crenata–, des feuillages très sombres aux pousses pourpres comme Ilex x meserveae ‘Blue Ange’ ou panachés chez Ilex aquifolium ‘Argenteomarginata’– Ilex ‘Golden King’ – ainsi que des houx à fruits jaunes Ilex aquifolium ‘Amber’ par exemple dont les feuilles sont sans épine.
Certains houx produisent des drupes
Certaines variétés portent des fleurs des deux sexes sur un même pied contrairement à ce que l’on observe chez la plupart des houx, ce qui signifie que la fructification est beaucoup plus abondante – Ilex aquifolium ‘JC- Van-Tol’
Même si la croissance est assez lente, vous pouvez préférer des variétés naines atteignant 60 cm à l’âge adulte comme Ilex crenata ‘Convexa’ (à fruits noirs) ou ‘Golden Gem’ (à feuillage doré mais sans fruit). Ces petits arbustes rappelant le buis se prêtent bien à la culture en pot et à la taille en topiaire .
Tous ces houx sont très rustiques, réclament un sol riche et frais et poussent très bien à mi-ombre. Les feuillages clairs comme Ilex aquifolium Argentea Marginata exigent cependant plus de soleil.

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