Le Luma chequen, également nommé Molina ou Myrtus chequen, est un myrte du Chili qui ne doit pas être confondu avec le Luma apiculata en dépit de leurs nombreuses ressemblances. Luma chequen est un arbuste de taille plus modeste, mais de croissance plus rapide, dont les feuilles plus petites recèlent une saveur et un arôme rappelant curieusement celles du chewing-gum Malabar. Très buissonnant, dense en feuillage, il s’enveloppe, de la fin de l’été jusqu’en automne, d’un nuage parfumé de petites fleurs blanc crème à étamines saillantes. Préférant nettement l’humidité et la douceur des climats océaniques à la sécheresse méditerranéenne, il constitue un beau sujet à installer dans une haie en climat doux, ou dans un grand pot sur une terrasse en climat froid.
Le Luma chequen appartient à la famille des myrtacées. C’est un arbuste qui atteint généralement 2 m de hauteur pour environ 1 m de largeur sous nos climats, un peu plus en Bretagne ou sur la côte atlantique où il se plaît particulièrement. On le rencontre à l’état sauvage dans les forêts du centre des Andes, situées entre le Chili et l’Argentine, jusqu’à 2000 m d’altitude, souvent non loin des cours d’eau. En Europe, les plus beaux myrtes chiliens croissent dans les jardins irlandais. La croissance de ce Myrte chequen est assez rapide et son port est naturellement dense, ramifié et très buissonnant. Les feuilles, rondes à ovales, coriaces, pointues, sont très aromatiques. Elles ne mesurent pas plus de 1.5 cm de long pour 1 cm de large, sont d’un vert foncé brillant. L’arbuste, très mellifère, fleurit entre fin août et fin septembre ou début octobre, avec générosité. Les petites fleurs blanches, agréablement odorantes, sont larges de 1 à 2 cm et comptent 5 pétales. Elles s’ouvrent sur un large bouquet d’étamines saillantes. Elles sont solitaires, portées par un long pédoncule et apparaissent à l’aisselle des feuilles, sur les pousses de l’année. Après pollinisation se forment des petits fruits arrondis, charnus, comestibles, sucrés et aromatiques, devenant violet foncé et luisants, à maturité en automne. Ils sont recherchés par certains oiseaux. L’écorce de ce Luma chequen, lisse et de couleur gris-brun, est plus quelconque que celle de son proche parent le Luma apiculata.
Rustique jusqu’à environ -7°C, supportant bien la taille, le myrte du Chili chequen est une plante d’orangerie élégante en climat froid. Dans une serre ou une véranda, il composera avec un citronnier, un Tibouchina ou un mimosa un quatuor extrêmement décoratif, évoquant des paysages au charme et au parfum exotique. En climat doux, sur la façade atlantique de notre pays, il s’utilisera en haie, en isolé, ou encore en fond de massif, même en lisière de sous-bois. On peut l’associer à un ceanothe arbustif (‘Italian Skyes’, ‘Concha’, ‘Puget Blue’, ‘Skylark’…), un Leptospermum ou encore des callistemons à fleurs rouges (Callistemon citrinus ‘Splendens’, Callistemon viminalis), de grands Grevillea…
Le feuillage vert sombre scintille d’une floraison estivale de toute beauté, à la fois légère, généreuse et parfumée, s’étalant sur plus de 2 mois. Le parcours du maquis ou de la garrigue de l‘arrière-pays méditerranéen donne à voir cet arbuste si typique en bordure de forêt de pins ou de chênes, reconnaissable entre tous grâce à ses petites feuilles ovales aromatiques un peu piquantes.
Le myrte commun se rencontre sur une large variété de sols, acides, neutres à calcaires selon les clones, et de 0 à 400 m d’altitude. Il existe des myrtes chiliens, à l’écorce très décorative orange et crème qui semblent plus tolérantes au gel que le Myrtus communis mais qui réclament une atmosphère plus humide. On en observe de très beaux spécimens en Grande-Bretagne ou en Irlande.

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