Protea Magnifica – Protée Magnifique, Reine Protée

Protea magnifica, la Reine Protea, est une espèce botanique qui offre les fleurs les plus grandes après celles de la protée royale Protea cynaroides.  C’est aussi l’une des plus recherchées par les collectionneurs pour ses énormes capitules soyeux et nacrés de couleur crème à rosé. Cette belle plante buissonnante au port large et aux longues feuilles glauques fleurit dans presque toutes les grandes chaînes de montagnes du sud-ouest du Cap. Comme elle supporte quelques degrés de gel (jusqu’à -6 ou -7°C), il est possible de l’acclimater dans les jardins du littoral méditerranéen ou atlantique, installée dans une rocaille non calcaire et très ensoleillée. La culture en grands pots reste toutefois préférable, non seulement pour contrôler la composition du substrat de culture, mais aussi parce qu’il est indispensable de remiser les jeunes plantes dès les premières gelées.

La Protea magnifica est endémique à la province du Cap, on la retrouve entre 1200 et 2700 m d’altitude sur des sols généralement pauvres en nutriments, acides et bien drainés. Dans la nature, c’est une plante d’aspect variable, au port souvent prostré et rampant qui dégringole le long des rochers et sur pentes abruptes. Dans cette région du monde,  les plantes subissent la pluie, le brouillard ou la neige en hiver, mais aussi des étés secs et chauds. Toutes les protées sont des plantes arbustives de la famille des protéacées originaires de la région du Cap en Afrique du Sud. Étranges à tout point de vue, elles ont souvent besoin du feu pour faire germer leurs graines.

La Reine protée est un arbuste de croissance lente, dont la durée de vie peut atteindre 30 ans. La plante développe une tige principale unique et robuste soutenant une végétation buissonnante et large. À terme, elle mesure environ 1.50 m en tous sens. Les feuilles sont de taille et de forme variables, les juvéniles sont grandes et velues tandis que les feuilles matures deviennent coriaces et de couleur glauque. De forme ovale allongée, elles mesurent entre 10 et 20 cm de long pour 3 à 6 cm de large. Leur limbe est fortement veiné et montre des nervures médianes rouges à jaunes. La floraison a lieu de mars à mai-juin. Elle est constituée de capitules en forme de coupes, qui mesurent 15 cm de large pour 15-16 cm de long. Dans la nature, la palette de couleurs des bractées florales externes est vaste, incluant le crème verdâtre, le crème, le rose, le rose saumon, des rouges rosés et le carmin profond. Les soies présentes sur ces bractées sont de couleur et de densité variables. Elles peuvent être blanches, violet-noir ou brun fauve avec la pointe centrale noire, brun fauve ou même blanches. Les sélections proposées en pépinière sont le plus souvent crème plus ou moins teintées de rose pastel. Les racines épaisses de cette plante lui servent également d’organe de réserve. En cas d’incendie, la protée est capable de se régénérer à partir de ses racines, nourrie par ses propres cendres.

Les protées sont des plantes peu rustiques, étranges et fascinantes, qui ne laissent pas indifférents. La Protea magnifica est sans conteste l’une des plus spectaculaires.  Les fleuristes, tout autant que les jardiniers, apprécient la longévité de sa fleur souvent démesurée, parée de couleurs raffinées. Elle s’installera  dans les jardins côtiers épargnés par les fortes gelées, en sol léger, pauvre, acide à neutre, même très sec en été. Elle aura beaucoup d’allure dans une grande rocaille exotique en compagnie de la Vipérine des Canaries ou de Madère, des Puya, Agaves, Dasylirion, Leucadendron…

Un système racinaire original, adapté aux sols pauvres et secs :

Les plantes qui poussent dans un sol pauvre en éléments nutritifs forment généralement une symbiose avec des champignons du sol qui favorisent l’absorption de l’eau et des nutriments. Mais les Protea ont choisi une autre stratégie : elles développent une grande quantité de racines latérales particulières tout le long de leurs racines. Ces racines sont qualifiées de protéoïdes, et sont induites par la pluie, elles se développent sous l’amas de feuilles mortes qui couvre le pied de la plante. La pluie favorise la décomposition des feuilles qui se traduit par la libération de nutriments. Ces racines éphémères se dessèchent habituellement à la fin de la période de croissance. Elles ont une activité d’absorption de l’eau et des nutriments deux fois plus élevée que les racines « normales ».