Le Quercus myrsinifolia, également appelé Chêne à feuilles de myrsine ou encore chêne à feuilles de bambou, est un petit arbre rare, venu du pays du Soleil levant. Pyramidal dans sa jeunesse, il prend son temps pour équilibrer son port et former une couronne arrondie. Il déploie un feuillage élégant et mince, bronze au débourrement, vert en été, devenant pourpre en automne, plus ou moins persistant en hiver. Son écorce est d’un gris foncé, ponctuée de lenticelles. Cette espèce rustique s’épanouira dans un sol frais, neutre à acide, fertile, en plein soleil.
Le chêne à feuilles de myrsine appartient à la famille des fagacées. Il vient du sud-est du Japon, non loin de la ville d’Osaka, et du sud de la Chine, dans les monts donnant sur la mer du Japon. Il y croît à faible altitude dans des sols profonds, humifères et légers, et reçoit de plein fouet les vents marins de l’océan pacifique. Préférant la douceur, cet arbre s’est parfaitement acclimaté aux hivers londonniens et écossais, où des arboretums l’on accueilli comme une fierté botanique.
La croissance de ce chêne est très lente; il atteindra sa maturité vers 30 ans, formant un petit arbre haut de 15 m et large de 10 m. Sous nos climats, il ne dépassera pas 5 m de hauteur pour 3 m d’envergure. Son port, plutôt conique durant sa jeunesse, devient plus arrondi au fil des ans. Son tronc sera toujours très droit et court et sa circonférence atteint rapidement en 5-7 ans 40 cm, supportant des rameaux puissants. Il est grisé et se couvre de lenticelles avec l’âge. Ce chêne vivra environ 250 ans en dehors de sa région natale. Ses fins rameaux grisés portent un feuillage fin et lancéolé caractéristique; chaque feuilles mesure 13 cm de longueur pour 4 cm de largeur, et montre des nervures marquées. Elle est de couleur bronze à cannelle au printemps, puis vert brillant sur sa face supérieure et duveteuse argenté au revers. Elles persistent lors des hivers pas trop rigoureux. Selon l’intensité du froid, quelques feuilles prennent une jolie teinte pourpre à l’automne avant de tomber. C’est en fin d’été qu’il produit des fleurs verdâtres, regroupées en chatons pendants. C’est un arbre monoique, les sujets portant des fleurs mâles ou des fleurs femelles sont distincts. Il ne fructifie pas sous nos climats, mais peut développer un fruit stérile, un gland de toute beauté à la cupule hérissée légèrement applatie, qui de vert tendre deviendra marron avant de tomber 10 mois à 1 an plus tard. Son système racinaire est profond et puissant, de type pivotant, assurant ainsi une accroche solide et durable dans les sols humifères qu’il apprécie.
Le Quercus myrsinifolia ressemble de loin à un camphrier, sans le parfum bien sûr, mais mérite tout autant que lui une place de choix au jardin, d’autant plus qu’il supportera beaucoup mieux nos hivers froids. On le plantera de façon isolée ou en alignement, dans un jardin de bord de mer, car il supporte très bien les embruns. Il a naturellement sa place dans un jardin de style japonais, devant un rideau de bambous, escorté de Nandinas et de petits conifères (Chamaecyparis lawsoniana Yellow Spire, Chamaecyparis obtusa Chirimen). Pour accompagner son beau feuillage du printemps à l’automne, on pourra aussi choisir parmi de nombreux arbustes à fleurs asiatiques, infiniment raffinés, comme les cerisiers et abricotiers du Japon, les magnolias caducs, les azalées et les camélias d’automne qui requièrent les mêmes conditions de culture.
Les forêts de chênes mêlés aux hêtres tendent à occuper tous les milieux des régions tempérées lorsque l’homme n’intervient pas. On parle de climax qui désigne un état d’équilibre entre le sol et la végétation. Ainsi une clairière, une zone incendiée tend à devenir une forêt de chênes après différentes étapes de recolonisation du milieu. Le chêne possède une aura qui peut-être vient de cet état de fait mais aussi de sa longévité légendaire, de sa prestance. Il symbolise la force, la sagesse, la majesté, la durée, faisait l’objet de cultes païens, Saint Louis rendait la justice sous un chêne séculaire…
Les glands, fruits du chêne
Le genre Quercus, qui est le nom scientifique du chêne, comprend plus de 400 espèces qui comme le hêtre et le châtaignier appartiennent à la famille des Fagacées. Il s’agit d’arbres ou d’arbustes très polymorphes à feuilles caduques ou persistantes, de formes et dimensions très variables. Le chêne kermès (Quercus coccifera) de 1 m environ présente des feuilles piquantes et coriaces de moins de 1 cm de long tandis que Q. dentata livre des feuilles lobées dépassant parfois 30 cm de longueur.
Le chêne, si fréquent dans nos forêts, est finalement assez peu employé dans les aménagements de parcs et jardins compte tenu de l’extraordinaire diversité qui existe au sein du genre. Leur grande taille peu adaptée aux jardins urbains, leur croissance relativement lente, leur floraison discrète et surtout la méconnaissance de leur diversité participent sans doute au peu d’intérêt qu’on leur accorde. Les glands des chênes constituaient l’alimentation de base de nombreuses peuplades qui vivaient essentiellement de cueillette aussi bien en Europe qu’en Amérique et même en France lors des périodes de disette. Le « racahout des arabes » est une poudre pour enfants commercialisée en France jusqu’au début du XXe siècle.

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