Stewartia Monadelpha

Le Stewartia monadelpha, parfois surnommé à tort Stewartia faux-camellia, est un arbuste asiatique apparenté aux camélias, bien connu des amateurs de bonzaï qui l’apprécient pour sa silhouette régulièrement étagée, son écorce extrêmement décorative et ses splendides couleurs d’automne. Il s’agit également d’un très bel arbuste de jardin intéressant tout au long de l’année, y compris lorsqu’il éclôt ses jolies fleurs en coupes blanches tout au long de l’été. Bien rustique en pleine terre une fois établi, il se cultive à mi-ombre, en compagnie d’autres plantes qui apprécient comme lui les ambiances fraîches et les sols neutres à acides, pauvres en calcaire.

Le Stewartia monadelpha, très populaire au Japon où il figure en bonne place le long des avenues de Tokyo, appartient à la famille des théacées. Il est endémique du Japon. Cette plante forme un grand arbuste ou un petit arbre au port dressé, régulier, à couronne d’abord pyramidale puis ovale et semi-ouverte avec le temps. Sa croissance est lente, il atteindra sous nos climats favorables environ 6 m de hauteur pour 4 m d’envergure à maturité. Son écorce lisse s’exfolie en plaques fines de couleur orange à brun violacé, dévoilant une ‘nouvelle peau’ de couleur cannelle. Toutes ces teintes forment un ensemble aussi singulier que décoratif. Au printemps, les jeunes feuilles sont teintées de rose et légèrement pubescentes au débourrement. Les feuilles adultes sont d’un vert vif et vernissé jusqu’en fin d’été, puis elles prennent sucessivement des tons orangés, rouges, pourpres et violacés avant de tomber tardivement en automne. Ce sont des feuilles entières, coriaces, largement dentées en bordure. La floraison de ce Stewartia est parmi les plus modestes du genre, mais la petite taille des fleurs est compensée par leur abondance. Elle commence généralement en juin et se renouvelle jusqu’en août. Les fleurs solitaires apparaissent à l’aisselle des feuilles. En forme de coupes bien ouvertes, elles sont composées de pétales blancs entourant un coeur jaune à étamines violettes. Cette floraison laisse place à de très nombreux fruits assez curieux, semblables à de petites noix ailées, brunes et crochues mesurant environ 2,5 cm par 1,5 cm.

Arbuste de climat plutôt humide et de sol non calcaire, le Stewartia monodelpha craint les fortes gelées lorsqu’il est jeune est qu’elles s’installent dans le temps. Il sera également plus sensible au froid lorsqu’il est cultivé en pot plutôt qu’en pleine terre. On l’installera au jardin en isolé, ou associé avec d’autres plantes de terre acide (Rhododendron, azalées, Hydrangea, Hamamelis) dans une haie fleurie. Il mérite un emplacement de choix, à l’entrée du jardin, de la maison, ou au détour d’une allée. Vous pouvez aussi habiller son pied de bulbes d’automne, comme les colchiques ou les cyclamens de Naples. Comme l’arbuste semble tolérer des sols très légèrement calcaires, il accompagnera aussi l’arbre aux anémones, les Hamamelis, le Clethra barbinervis et les Fothergilla, des arbustes pleins de charmes auxquels on ne pense pas toujours.

Ce Stewartia, l’un des plus spectaculaires du genre, attein 15 à 20 m de hauteur dans les forêts de l’île de Honshu au Japon. Des specimen géants ont été observés dans l’île de Yaku-shima, ces vénérables sujets auraient deux à trois cent ans d’âge. Les plus beaux sujets, épargnés par les abattages, se trouvent non loin des temples et autres lieux sacrés.