Le Rhus typhina ‘Dissecta’, également appelé Sumac de Virginie découpé, est une obtention relativement récente, qui a été primé par la Royal Horticultural Society (RHS) de Londres en 1993. C’est un arbuste décoratif en toutes saisons avec son beau feuillage composé aux folioles très découpées, ressemblant à certaines fougères. Vert en saison, il prend de magnifiques couleurs oranges et rouges à l’automne, avant de tomber. Les fleurs estivales évoluent en longs épis rougeâtres dressés vers le ciel, décoratifs bien après la chute des feuilles. D’un aspect très exotique, cet arbuste étalé plus large que haut est cependant bien rustique. Il s’adapte pratiquement à toutes les conditions de culture, en sol drainé, en exposition ensoleillée, voire à mi-ombre.
Le Sumac de Virginie ‘Dissecta’ appartient à la famille des Anacardiacées. C’est une famille végétale surtout représentée en Méditerranée (avec les pistachiers et Cotinus) et sous les tropiques (avec le manguier). Le Sumac de Virginie (ou Sumac amaranthe, ou vinaigrier) est originaire de l’est des États-Unis où il pousse de la Géorgie au Canada. Il ne craint donc pas le froid. Cette espèce a été introduite très tôt en Europe, dès le début du 17ᵉ siècle, pour ses grandes qualités ornementales. Revers de la médaille, elle s’y est révélée assez invasive, les pieds ayant tendance à drageonner pour couvrir la surface disponible autour d’eux. Il est donc préférable d’éviter l’espèce-type et de choisir plutôt une variété moins drageonnante comme c’est le cas pour ‘Dissecta’.
Le Sumac de Virginie Dissecta émet certes des rejets au pied chaque année, mais il suffit de les couper pour éviter son extension. La croissance de cet arbuste est rapide et sa taille adulte atteindra 2,5 m de haut pour 3 m en largeur. Il présente un port arrondi aux branches peu ramifiées. Son feuillage caduc est un enchantement : ses grandes feuilles pennées, longues de 30 à 50 cm, sont découpées en folioles profondément incisées. D’un beau vert en saison, elles prennent de superbes colorations automnales, orange, rouge et même pourpre. La floraison en forme de panicules coniques denses et verdâtres en position terminale de 16 à 25 cm de longueur a lieu en juin-juillet. Cet arbuste est mellifère, la floraison est suivie sur les arbres femelles de drupes rouge intense à lie de vin, veloutés et réunis en grappes coniques de 15 cm de long. Les tiges, couvertes de velours brun-rouge, sont peu ramifiées, ce qui confère à ce petit arbre un aspect graphique et original l’hiver venu. Ce sumac se plante en tout sol bien drainé, même calcaire et pauvre, caillouteux, sec ou frais. Il prospérera à mi-ombre ou au soleil, mais il est communément admis que les teintes automnales seront plus intenses à la faveur d’une exposition bien ensoleillée, l’arbuste devant recevoir au moins six heures de soleil direct par jour. Cet arbuste est peu sensible aux insectes ou maladies, bien résistant au froid (-25 °C), résistant à la sécheresse une fois installé, tolérant vis-à-vis de la pollution ou des embruns.
Le Sumac de Virginie Dissecta dispense une ombre légère et pourra abriter un massif de plantes vivaces comme des hémérocalles, des brunneras auxquels on pourra associer des scilles, des perce-neige et des narcisses pour le printemps, ou des cyclamens pour l’automne. Dans un petit jardin, il sera bien mis en valeur s’il est planté en isolé, constituant à lui seul un spectacle changeant. Il sera aussi très intéressant dans un massif en compagnie d’autres plantes d’aspect exotique, comme le Tetrapanax papyrifera ‘Rex’ aux feuilles énormes (à planter avec une barrière anti-rhizome).
Le Rhus typhina véhicule dans ses rameaux un suc laiteux toxique. Il est utilisé en homéopathie, mais peut entraîner de l’asthme et des allergies. Les fruits peuvent être mis à macérer dans l’eau, pour obtenir une boisson rafraîchissante et acidulée (d’où son nom commun de vinaigrier). Les oiseaux sont friands de ses fruits.
Rare sont les arbustes aussi flamboyants que le Sumac de Virginie en automne. On peut dire qu’il ne passe pas inaperçu avec ses merveilleuses feuilles très découpées revêtant des couleurs chaudes, de l’orange vif au rouge cramoisi, dès que les jours raccourcissent. Ses étonnants fruits en forme de torche pourpre restent sur l’arbre tout l’hiver, un attrait supplémentaire.
De nature très accommodante, le Vinaigrier pousse au soleil mais tolère la mi-ombre. Il apprécie un sol ordinaire mais bien drainé. Il est, en outre, d’une rusticité à toute épreuve, résiste à la sécheresse une fois installé et ne redoute pas les pollutions atmosphérique.
Hélas, sa réputation d’arbuste envahissant n’est pas pour l’avantager. Sa capacité à drageonner peu vite devenir problématique si on n’y prend pas garde mais… cela peut devenir une véritable bénédiction pour éviter l’érosion d’un talus par exemple ou végétaliser rapidement un endroit un peu oublié ou rien ne semblait vouloir pousser.
Véritable bijou de botanique sculpturale, le sumac semble être taillé en transparence mais c’est bien son allure naturelle qui ne confère qu’une ombre légère et bienfaitrice au sein d’un massif de vivaces et d’arbustes bas, ou au cœur même d’un jardin de prairie au style naturaliste planté de vivaces fleuries nord-américaines. L’occasion de créer dans votre jardin, un prodigieux tableau impressionniste multicolore en automne dont la signature pourrait bien être de Piet Outdolf.
Feuillage spectaculaire en automne

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